Hydroxychloroforme : l’explication

COVID-19 - Des solutions, pas de polémiques - Daniel Farnier

L’imaginaire scandale de l’hydroxychloroforme n’est qu’une façon de montrer combien il est facile d’inventer un soi-disant complot.

Une petite pincée de vérités bien triturées et une grosse casserole de dénonciations bidons, et voilà, le tour est joué.

Note : pour bien comprendre cet extrait du livre, il faut d’abord lire l’extrait sur le scandale de l’hydroxychloroforme.

D’un point de vue purement pharmaceutique, l’hydroxychloroforme est uniquement de l’eau. On peut la prendre sous n’importe quelle forme : plate, gazeuse, au robinet, dans une carafe ou une bouteille. L’effet est identique. On peut l’accompagner de quelques apports agréables tant que c’est modérément. Voilà pourquoi il a été baptisé du terme hydro, qui comme chacun sait désigne l’eau en grec ancien.

Le « xy » est juste là pour faire scientifique, car hydroxychloroforme, ça sonne mieux que l’hydrochloroforme.

Le terme « chloroforme » souligne combien la façon de le présenter peut annihiler toute réflexion censée. L’effet est aussi efficace que le chloroforme pour endormir le cerveau. Il y suffit de quelques arguments bien choisis qu’on affirme avec conviction.

N’ayez crainte, je suis bien conscient que personne ne tenterait sérieusement de faire croire que l’eau est un médicament, même avec un peu de poudre de perlimpinpin et en agitant beaucoup.

Néanmoins, en la présentant sous une forme pseudoscientifique, on peut lui attribuer toutes sortes de propriétés quasi miraculeuses avant que le moindre neurone de doute ne se connecte. Je n’ai même pas eu besoin de faire une vidéo avec une blouse, mes lunettes et ma moustache pour me rendre crédible. Pourtant, ça me donne vraiment une tête de scientifique.

Maintenant que vous savez que je parlais simplement de l’eau, vous pouvez reprendre tous les arguments. À l’exception des accusations complotistes, ils sont tous parfaitement exacts : on meurt si l’on ne boit pas, tous ceux qui ont guéri du COVID-19 avaient bu, les personnes âgées ont tendance à ne pas assez boire, l’alcool agit sur le cortex frontal…

La méthode consiste à impressionner son interlocuteur en assénant des affirmations qu’il ne peut pas vérifier, car il ignore ce qu’est réellement le « médicament ». Pourtant, chacun comprend que :

  • Ce n’est pas parce qu’on meurt de ne pas avoir absorbé quelque chose que cela aurait permis de guérir d’une maladie,
  • Ce n’est pas parce qu’on ne parle pas de quelque chose que des « puissances » cherchent à le cacher,
  • Ce n’est pas parce que des malades ont pris un médicament et ont ensuite été guéris qu’ils ont guéri grâce à ce médicament,
  • Je répète => ce n’est pas parce que des malades ont pris un médicament et ont ensuite été guéris qu’ils ont guéri grâce à ce médicament,
  • Ce n’est pas parce qu’un médicament est connu pour avoir peu d’effets secondaires qu’il faut le prendre,
  • Ce n’est pas parce que la polémique envahit les médias et les réseaux sociaux que les complotistes vont s’interdire d’affirmer qu’on cache la vérité,
  • Ce n’est pas parce que les complotistes accusent les institutions médicales de complicité, qu’ils ne vont pas s’en réclamer en bidouillant des arguments fumeux dénoncés par ces mêmes institutions.