Pour l’essentiel, la CNIL valide le maintien de l’application. Pourtant, l’affirmation « la fonctionnalité de contact tracing par Bluetooth présente une utilité marginale » me laisse perplexe.
La CNIL note « que l’atteinte à la vie privée portée par ce dispositif est particulièrement faible » et insiste sur le fait que « le recours à un tel dispositif doit être limité à la durée strictement nécessaire à la réponse à une situation sanitaire exceptionnelle ».
Je m’interroge sur ce que donnera cette dernière remarque face à un virus qui, vague après vague, semble s’incruster dans nos vies. L’exceptionnel a tendance à devenir permanent.
Pourtant, l’affirmation « la fonctionnalité de contact tracing par Bluetooth présente une utilité marginale » me laisse perplexe. J’ignore s’il faut comprendre que le contact tracing est jugé marginal, ou s’il s’agit seulement du tracing avec TousAntiCovid. Dans tous les cas, cela me choque. Au moment où j’écris, plus de 4 millions de notifications ont été envoyées. Combien de personnes aurait-il fallu mobiliser pour rechercher les contacts puis les prévenir ? Le contact tracing par Bluetooth permet d’identifier des contacts qu’on n’aurait jamais détecté autrement.
Il est impossible d’évaluer le nombre de chaînes de contact qui ont pu être interrompues en évitant d’envoyer des malades à l’hôpital, voire pire. Mais, compte tenu du nombre de personnes alertées, elles sont forcément nombreuses. À partir de combien de vies protégées, voire sauvées, la CNIL estime-t-elle que l‘utilité ne devient plus marginale ?
On pourrait comprendre cet argument, si l’utilisation de l’application apportait des complexités ou des risques disproportionnés. Mais ce n’est pas le cas. L’application est gratuite et d’une utilisation particulièrement facile . La CNIL elle-même reconnait que « l’atteinte à la vie privée portée par ce dispositif est particulièrement faible ».
Je ne comprends donc ni la justification ni l’intérêt de dévaluer cet outil utile et efficace.
D’autant que le contact tracing de TousAntiCovid s’est développé en « passager clandestin » du pass sanitaire. Aujourd’hui qu’il n’y a plus de pass en vigueur, il vaudrait mieux inciter à maintenir l’application active sur les téléphones plutôt que de la dénigrer.