S’adapter à une connaissance évolutive

COVID-19 - Des solutions, pas de polémiques - Daniel Farnier

Le texte ci-dessous est certainement l’un des plus lucides et des plus utiles pour combattre une épidémie. Malheureusement, l’être humain cherche à s’agripper à des certitudes et compte sur la science pour les lui apporter.

En avril  2010, le directeur général de la Santé avait sollicité l’avis
du Haut Conseil de la santé publique à propos des masques.

D’entrée, le HCSP prévient :
Planifier les mesures à déployer pour faire face à une situation infectieuse respiratoire émergente nécessite de tenir compte :

  • de la transmissibilité,
  • de la pathogénicité de l’agent infectieux,
  • de la réceptivité de l’hôte.

Ces données sont variables d’un agent (pathogène) à l’autre et peuvent évoluer dans le temps. Surtout, la connaissance relative à un phénomène épidémique est évolutive.
Il faut donc prévoir que les recommandations puissent elles aussi évoluer rapidement, en particulier quand les données scientifiques s’affinent.
[Nota : c’est le HCSP qui met en gras.]

Autrement dit, le HCSP veut bien donner un avis, mais il prévient que celui-ci peut être remis en cause à tout moment. Il laisse une énorme question en suspens, à savoir comment réagir face à un nouveau virus dont on ignore tout. Or, c’est bien ce qui s’est passé au début de l’épidémie de Covid-19, au point qu’en février 2020, elle a été totalement sous-estimée par le corps médical français.
Il ne s’agit pas de mettre en cause les médecins. Il s’agit d’adhérer au réalisme du HCSP, à savoir que l’émergence d’un nouveau virus s’accompagne inévitablement d’incertitudes dans les conseils médicaux qui entraînent des hésitations dans la décision politique.