Le mauvais côté de la réquisition, c’est que des professionnels de santé ont été quasi totalement privés de masques dont ils avaient un grand besoin. Le livre rapporte nombre de témoignages de maires, sages-femmes, pharmaciens, kinésithérapeutes, responsables d’Ehpad, dentistes… Ils attestent d’une situation souvent bien pire que pour les hospitaliers, avec un manque total de masques, au début du premier confinement.
Voici le témoignage d’un maire :
Ce sont les médecins et les infirmières qui ont manqué de masques.
Une maison de retraite pour personnes handicapées vieillissantes risquait de manquer également de masques. Je n’ai pas cessé d’appeler le préfet, qui de temps en temps passait la communication à son directeur de cabinet parce qu’il était en réunion.
M. le préfet a toujours répondu à mes demandes, ce qui a été pour moi extrêmement important.
Les masques pouvaient avoir atteint leur date de péremption, mais on s’est toujours débrouillé. Je demandais 1 000 masques, il m’en donnait 500, et je faisais avec. J’allais moi-même porter les masques FFP2-FFP3 chez les médecins. J’ai appelé toutes les infirmières, et elles venaient à mon bureau. L’une d’entre elles pleurait parce qu’elle n’avait plus de masque pour travailler.
Il est important de souligner qu’en plus des hôpitaux où il a manqué des masques, nombre de professionnels se sont trouvés dans un dénuement parce qu’ils étaient considérés comme moins absolument prioritaires.
Quand je pense à cette infirmière en pleurs, j’ai juste envie de hurler :
« Plus jamais ça ! ».