Tout le monde a mal évalué le risque

COVID-19 - Des solutions, pas de polémiques - Daniel Farnier

Il n’y a pas que les médecins français à n’avoir pas vu venir la dangerosité du virus avant le début du mois de mars 2020. Voici un rappel de quelques déclarations.

  • Le 10 janvier, l’OMS affirme qu’il n’y a pas de transmission interhumaine du virus ;
  • Le 21  janvier, le premier bulletin de situation de l’OMS n’évoque aucun risque épidémique particulier dans l’Union européenne ;
  • Le 22  janvier, l’OMS confirme une transmission interhumaine, mais décide de ne pas déclencher une urgence de santé publique de portée internationale (USPPI) ;
  • Le 23  janvier, le comité d’urgence de l’OMS décide de nouveau de ne pas déclarer l’USPPI. Il passe, en revanche, le risque épidémique de «  normal » à «  modéré  », et cela ne concerne que la Chine ;
  • Le 26  janvier, l’ECDC dit que la probabilité d’importer de nouveaux cas dans l’Union européenne est modérée et que la probabilité qu’un cas détecté dans l’UE entraîne des cas secondaires dans l’UE est faible ;
  •  Le 4 février, l’OMS demande à tous les pays de ne pas imposer de restrictions qui interféreraient de façon non nécessaire  ; il demande de ne pas fermer les frontières et de ne pas arrêter les vols, car ces restrictions auraient pour effet d’augmenter la peur et la stigmatisation, avec peu d’efficacité en termes de bénéfices pour le public ;
  • Le 12 février 2020, l’OMS fait ses premières recommandations sur la réalisation des tests en laboratoire ; aucune stratégie de dépistage n’est mise en place et il n’est pas conseillé non plus de tester d’autres personnes que les malades ou leurs contacts ;
  • Le 14 février, l’ECDC estime que le risque pour la capacité des systèmes de santé de l’Union européenne qui résulterait d’une transmission généralisée au plus fort de la pandémie grippale est considéré comme faible à modéré. Le risque associé à l’infection par le Covid pour la population de l’Europe est faible ;
  • Le 11 mars, l’OMS déclare la pandémie.

On voit bien que les médecins français et les pouvoirs publics, s’ils ont longtemps sous-estimé la dangerosité du virus, étaient loin d’être les seuls. Les plus hautes autorités médicales mondiales et européennes n’ont pas fait mieux.