Les limites du masque FFP2

COVID-19 - Des solutions, pas de polémiques - Daniel Farnier

Comme le rappelle la doctrine publiée par le SGDSN (Secrétariat général de la défense et de la sécurité nationale) en 2013, le masque FFP2 est mal supporté. C’est pourquoi il conseille de le réserver aux personnels « directement exposés à un risque élevé, notamment les professionnels de santé exécutant des actes à risques« .

« Le HCSP propose, pour les salariés régulièrement exposés à des contacts étroits avec le public du fait de leur profession (comme les métiers de guichet), l’utilisation du masque chirurgical sur la base des arguments suivants : [Nota : masque anti-projection = masque chirurgical, appareil de protection respiratoire = masque FFP2]

  • observance potentiellement supérieure pour le port du masque anti-projection ;
  • pas d’efficacité inférieure démontrée chez les professionnels de santé du masque anti-projection versus l’appareil de protection respiratoire (APR) dans le contexte de la circulation d’un agent pathogène « courant » ;
  • cohérence avec les dispositifs préconisés pour le grand public.

Dans ces conditions le HCSP privilégie le port de masques chirurgicaux pour les personnels en contact avec le public et les personnes se rendant dans des lieux publics, dès lors que la situation le nécessite. ».

Notons que la recommandation ne concerne que les travailleurs exposés. On est donc loin du port du masque pour tous ceux qui travaillent dans des lieux clos, comme cela s’est révélé nécessaire pour l’épidémie de COVID-19.

Le SGDSN argumente son choix : « Le recours systématique aux masques de protection respiratoire de type FFP2 (EPI) a montré ses limites en termes d’efficacité, car la gêne voire la difficulté respiratoire liées à leur port, conduisent à un faible taux d’utilisation. Le masque anti-projection, en revanche, est mieux supporté du fait d’une respirabilité plus importante, d’une communication verbale plus facile, d’un risque d’irritation cutanée plus réduite et d’une sensation d’inconfort de chaleur beaucoup plus réduite. Ainsi, l’adhésion au port du masque anti-projection sera meilleure que le masque FFP2. Le port du masque anti-projection par les travailleurs et par les usagers limite la dissémination des agents pathogènes, chacun protégeant l’autre (fonction altruiste des masques anti-projections). »

En résumé, pour le SGDSN, mieux vaut que les travailleurs français portent le masque chirurgical un peu moins protecteur, mais mieux supporté, plutôt qu’un masque FFP2 plus protecteur, mais qui risque d’être mal utilisé.