Pour bien conserver les masques

COVID-19 - Des solutions, pas de polémiques - Daniel Farnier

Il faut conserver les masques en appliquant les mêmes règles que les yaourts dans un frigo : toujours commencer par consommer les plus anciens.

Pour éviter toute mauvaise surprise pour un équipement aussi sensible, mieux vaut adopter une méthode plus volontariste. Prenons un exemple.
Supposons que 5 millions de masques soient utilisés chaque semaine en France. Sur une année, cela fait plus de 250 millions de masques consommés (5 millions x 52 semaines). Si l’on décide de constituer un stock d’un milliard de masques, on commence par en acquérir autant. À partir de là, chaque année on prélève les 250 millions nécessaires, toujours pris parmi les plus anciens du stock. On remet la même quantité de masques neufs. On dispose ainsi en permanence d’un milliard de masques en bon état, et aucun ne reste plus de 4 ans dans le stock. Si l’on estime qu’il est raisonnable de considérer que les masques restent parfaitement utilisables après 5 ans, on atteint les deux objectifs : s’assurer en permanence de la disponibilité voulue et ne pas détruire inutilement des masques.

La solution est séduisante, mais le problème n’est pas technique.
Le point décisif est de s’assurer que le nombre de masques déstockés chaque année est suffisant pour renouveler assez régulièrement le stock. Si l’on consomme moins que ce qui est prévu, les masques risquent de rester trop longtemps dans le stock. Dans notre exemple, si l’on ne consomme qu’un million de masques par semaine, certains vont y rester vingt ans. Et ça, on sait que c’est beaucoup trop long.
Si les prix des masques importés sont moins chers que ceux issus du stock national, grande sera la tentation d’aller en acheter à l’étranger. Cela peut tuer l’avantage du stock tournant en ralentissant son renouvellement. La seule solution pour l’éviter consiste à dissuader ceux qui ne se fourniraient pas suffisamment dans le stock national. L’expérience de la crise du COVID-19 a amplement montré que cette question est absolument vitale. Cela justifie qu’on n’hésite pas à imposer ce type de contrainte en sanctionnant ceux qui voudraient s’en affranchir.