Merci l’Europe

COVID-19 - Des solutions, pas de polémiques - Daniel Farnier

Les Français ont quand même un don pour dévorer la main qui les nourrit.

Début 2021, chaque pays en dehors de l’Union européenne conservait pour lui seul tous les vaccins produits sur son territoire.

C’était particulièrement le cas de la Grande-Bretagne qui a cyniquement bloqué toute sa production locale tout en important depuis le continent. Malgré les accords passés avec un laboratoire pour qu’il livre des vaccins produits en Grande-Bretagne, il a fallu que la Commission européenne mette tout son poids pour obtenir la levée du blocage. Cela a fait perdre du temps. La politique du Premier ministre britannique était : « ce qui est à moi je le garde, et ce qui est à toi je t’en pique un maximum ». On saura s’en souvenir.

Les États-Unis sont allés jusqu’à refuser de nous exporter des vaccins qu’ils n’utilisaient pas, car n’ayant pas reçu d’autorisations de mise sur le marché de la part de leur autorité de Santé. Pourtant, ceux-ci avaient reçu leur autorisation en Europe.

Dans ces conditions, je me demande où la France aurait pu se procurer des vaccins si l’Union européenne n’en avait pas fournis.

La réalité, c’est que la France a pleinement profité des commandes massives passées en anticipation, et distribuées au même prix partout au prorata de la population de chaque pays.

Notre laboratoire champion national n’étant pas parvenu à mettre au point un vaccin suffisamment efficace, nous n’aurions rien obtenu de ce côté en 2021.

À l’international, seuls étaient disponibles des vaccins qui ne sont pas parvenus à présenter des dossiers acceptables pour leur autorisation par les autorités de santé européennes. L’acceptation de la vaccination dépendant totalement de la confiance dans le vaccin, je ne suis même pas sûr que la campagne de vaccination aurait réellement démarré en France. Les plus de 90% d’éligibles vaccinés en 2021 n’auraient été qu’un rêve inaccessible.

La France n’aurait pas eu d’autre solution que d’attendre que la production des vaccins autorisés soit suffisante pour les pays producteurs. Ceux-ci nous auraient alors livré ce dont ils n’avaient plus un besoin impératif. Cela aurait pris des mois avec une grande fragilité dans les livraisons. Et les prix, sur un marché où la demande excède gravement l’offre, auraient été considérablement plus élevés que ceux obtenus par l’Union européenne avant le démarrage des vaccinations.

Heureusement que nous avons eu l’Union européenne pour nous éviter une situation bien pire que la pénurie de masques début 2020.