Réanimations : le vrai problème est humain

COVID-19 - Des solutions, pas de polémiques - Daniel Farnier

On a beaucoup parlé du nombre d’appareils de réanimation, mais ce n’était pas le plus sensible.

La ministre des Armées explique la véritable source du problème :
La difficulté principale est de trouver non pas des tentes, des lits ou des respirateurs, mais des personnels formés. Pour armer un hôpital de 30 lits de réanimation, il a fallu mobiliser 235 personnes.
Où trouver les compétences requises dans un environnement très contraint ? Je ne parle pas simplement des médecins ou des soignants militaires, mais des soignants en général. Le facteur limitant est celui des ressources humaines qualifiées.


Un chef du service d’anesthésie-réanimation détaille les besoins
humains :
Une réanimation, c’est 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, deux infirmiers pour cinq patients, un aide-soignant pour quatre patients et un nombre conséquent de médecins qui peuvent être des professionnels de la réanimation. […] Alors qu’environ 5 500 lits de réanimation sont disponibles en France, 7 148 patients Covid-19 ont été admis durant cette période. […] Il faut six mois à un an d’ancienneté pour qu’un personnel infirmier soit autonome en réanimation.

Le président de la Société de réanimation de langue française explique le temps nécessaire pour former un médecin réanimateur : Les études médicales comportent trois cycles dont la durée totale est de 9 à 11 années. Le 1er cycle est constitué par une 1ère année commune aux 5 filières de santé et 2 années pré-cliniques. Le 2e cycle comporte 3 années cliniques. Le 3e cycle dure de 3 à 5 ans selon la spécialité choisie. 60 internes de médecine intensive réanimation sont formés annuellement, ce qui est notoirement insuffisant. Notre profession, sinistrée, présentait déjà un déficit de 300 professionnels.
Nous fonctionnons très difficilement en période normale et ces difficultés sont naturellement amplifiées durant la crise.