H1N1 : la leçon à ne jamais oublier

COVID-19 - Des solutions, pas de polémiques - Daniel Farnier

Les mesures préventives apparaissent inutiles tant que la crise n’est pas là.

Doit-on accabler les décideurs qui avaient constitué le stock dans des conditions de conservation inadéquates ? Pour cela, il faudrait oublier ce qui s’est passé au moment de la crise du H1N1.

À un député qui l’accusait de « gaspiller les deniers publics » en constituant un stock de masques « dont on ne sait pas quand on doit les utiliser », la ministre de la Santé d’alors avait répondu :
Ces masques sont un stock de précaution destiné à toutes sortes de pandémies. Ce n’est pas au moment où une pandémie surviendra qu’il s’agira de constituer les stocks.

Ce dialogue date de janvier  2010. Dix ans après, la remarque du député apparaît incongrue alors que la réponse de la ministre nous semble particulièrement clairvoyante. Pourtant, dans la mémoire collective post H1N1, la ministre est considérée comme ayant très mal géré la crise.

À l’époque, un sénateur, par ailleurs médecin, «  a ni plus ni moins accusé la ministre et moi-même ( Note : ancien Directeur Général de la Santé) d’avoir été roulés, sinon corrompus par l’industrie des vaccins, soupçonnée d’avoir inventé la pandémie H1N1  ». Comme quoi, le complotisme repris par des parlementaires ne date pas d’aujourd’hui.

Au moins cela a-t-il le mérite de rappeler que la nécessité d’une solide politique de prévention était alors loin d’être une évidence partagée. Si l’opposition d’alors avait été écoutée, on aurait bien pu se retrouver sans stock stratégique du tout. Alors ne tirons pas sur ceux qui l’ont défendu.